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Comment optimiser la récupération après une opération ?



Nous entendons régulièrement cette question au sein de notre cabinet.

En effet, parmi les patients qui vont ou qui ont subit une opération, se posent beaucoup de questions.

Certains sont étonnés du temps de récupération parfois long après une intervention chirurgicale.

Dès le premier rdv, la majorité des patients nous demandent si on ne peut pas aller plus vite dans la récupération, de pouvoir remarcher normalement avant le délai préconisé par le médecin, de pouvoir reprendre le sport plus rapidement,...

Nous essayerons donc, dans cet article, de vous indiquer comment optimiser votre récupération post-intervention.


La première étape sera de s'informer :

Cela paraît évident, mais beaucoup de patients arrivent au centre sans savoir ce que le chirurgien leur a fait.

Bien sûr, ils savent si ils ont été opérés d'une prothèse de genou, d'une suture de coiffe des rotateurs, d'un canal lombaire étroit, etc, mais ils ne sont pas conscients de ce que le chirurgien a dû faire (D.I.D.T., cruretage, réinsertion de tendon, suture tendineuses,...)

La première étape est donc de savoir, et de comprendre ce que le chirurgien vous a fait. Pour cela, n'hésitez pas à lui poser la question. Qui de mieux placé que le chirurgien lui-même ?

Vous pouvez également la poser aux infirmières, médecin traitant ou kinésithérapeute.

Lorsqu'on doit se faire opérer, il convient de se préparer de toutes les façons possibles. Cela passe par la compréhension de votre pathologie et des différents moyens existant pour la soigner.

Au plus vous en saurez, au plus vous serez préparé à l'intervention et au plus vite vous récupérerez !


La deuxième étape sera de se préparer physiquement :

Se préparer physiquement est donc l'étape d'après, afin d'optimiser la rééducation post-opératoire.

En effet, de nombreuses études ont documenté qu'au plus les personnes étaient active et saine avant leur opération, au plus les suites de l'opération se passait vite et bien.

Guarrison et son équipe ont fait une expérience sur 1043 adultes en 2019. Cette expérience portait sur des personnes à qui on mettait une prothèse totale de genou. Les patients de cette étude étaient répartis en deux groupes ; un groupe qui a reçu un programme d'exercice pré-opératoire, alors que l'autre groupe n'avait rien à faire avant l'opération. Les résultats montraient une réduction de temps passé à l'hôpital. 37% des patients qui avaient fait de l'exercice sortaient de l'hôpital le jour 1 contre 27% dans le groupe sans exercices. D'autres études vont dans le même sens.


Il est donc important d'entreprendre un programme d'exercice avant l'opération. Le but de ce programme régulier sera de renforcer préalablement les structures qui seront agressées, par ce renforcement, nous les rendrons plus compliantes.

De plus, améliorer votre fonction cardio-vasculaire, va vous permettre de savoir encaisser une plus grande quantité d'exercice à un niveau plus haut, ce qui permet une récupération plus complète et plus rapide.

Nous pouvons comparer les exercices pré-opératoires aux athlètes de haut niveau qui font une pré-saison avant la saison officielle dans le but de pouvoir encaisser au mieux les gros entraînements en pleine saison.


Pour de tels programmes d'exercices pré-opératoires, n'hésitez pas à nous contacter. Notre équipe de kinésithérapeutes peut vous confectionner de tel programme.


La troisième étape sera de vous familiariser avec la récupération :

En plus de vous documenter sur votre pathologie, sur l'intervention qu'on va vous faire et sur les exercices que vous pouvez mettre en place chez vous, vous pouvez également vous renseigner sur les différents facteurs qui influenceront la récupération.

Il est vrai qu'outre avoir une vie active avec votre programme d'exercice, d'autres paramètres entrent en compte dans la récupération. Ces paramètres peuvent être très variés : qualité du sommeil, technique de relaxation, s'hydrater correctement, manger sainement sont parmi les plus courantes

Pour cela, il existe une "pyramide de la récupération", qui permettra de comprendre à quoi il faut faire attention avant et après l'intervention.


Vous l'aurez compris, en premier lieux, il est important d'avoir une bonne hygiène de vie.

Cela passe par une bonne qualité de sommeil, des temps de repos. Il ne sert en effet à rien de vouloir faire des exercices non-stop, tous les jours. De fait, cela ne ferait que ralentir le traitement, car vous ne laisserez pas la structure récupérer correctement.

Notez qu'il est également recommandé d'avoir une récupération mentale et une relaxation suffisante.

Afin d'avoir une base solide de récupération, vous devez veiller à avoir une nutrition saine ainsi qu'une bonne hydratation.

A la troisième place de ce qui est important à faire, vient les fameux bains chaud et/ou froid.

Pour notre part, chez Physiorix, nous conseillons de faire une alternance de chaud et froid. Si vous n'avez pas le temps, privilégiez les bains chaud plutôt que les bains froids.

Par après, viennent les compressions, étirements, exercices actifs. Si nous pouvons nous permettre de faire à nouveau une modification "made in Physiorix", nous mettrions les massages sur le même niveau que ces techniques.

Enfin, le haut de la pyramide est occupé par des techniques pour lesquelles les preuves scientifiques de leurs efficacités sont assez pauvres. Notez cependant, que les chambres de cryothérapies seraient efficaces essentiellement par la qualité du sommeil qu'elle induisent. Pour cette raison, elle serait la technique de cet étage à privilégier. Cependant, les preuves de l'efficacité des chambres de cryothérapie n'a été démontré que dans des études très faibles. Méfiance donc ...

Les "FADS", dernier étage de notre pyramide sont les phénomènes de mode. Méfiez-vous-en et attendez d'avoir des preuves solides.


La quatrième étape : ne laissez pas une attelle ou un plâtre vous empêcher d'être actif :

Effectivement, ce n'est pas parce qu'une articulation est immobilisée que les autres doivent l'être aussi. Il est justement important de continuer à bouger, à prendre soin de votre corps.

Bougez, bougez, bougez, nous ne le dirons jamais assez.

Bien sûr, il faut suivre les recommandations de votre chirurgien. Mais, il ne vous dira jamais de ne pas maintenir vos autres articulations en bonne santé.

Cela permettra également de conserver une partie de votre force et volume musculaire, ce qui sera un précieux avantage pour la suite.


Cinquième étape : faites vos exercices :

Toute rééducation, que vous le vouliez ou non impliquera de faire des exercices.

La guérison de votre pathologie, ne dépend pas que de l'action de votre thérapeute. Voyez-le plutôt comme un partenariat entre vous et le thérapeute.

On ne peut pas s'attendre à une récupération optimale si on n'est pas suffisamment actif et que l'on ne fait pas les exercices proposés par votre thérapeute.

Tout le travail, tous les exercices que vous mettrez en place dans votre gymnastique à domicile est aussi important que le traitement en lui-même.


De fait, si on y regarde de plus près, après votre intervention, vous aurez deux, voir trois séances de kinésithérapie par semaine. Ce qui vous laisse quatre à cinq jours par semaine où vous ne voyez pas votre kiné.

Si vous voulez progresser plus vite, il est important de faire certains exercices chez vous.

Votre thérapeute sera amené à vous confectionner un programme à domicile qu'il fera évoluer en fonction de vos capacités.

Mais il sera de votre responsabilité de réaliser correctement les exercices chez vous.


Il nous semble également opportun de rappeler que certains exercices vont créer des douleurs. Ce n'est pas anormal, c'est même parfois le but recherché.

En effet, après une opération, on remarque une amyotrophie (perte de force et de volume musculaire), pour pallier à cela, il faut renforcer le muscle avec du renforcement. Cela passe par des courbatures, signe que le renforcement a été correctement réalisé.

Ces courbatures ne sont pas très agréables, mais elles devraient disparaître dans les 2-4 jours.

La douleur qui ne sera cependant pas acceptée, sera une douleur sur le site opératoire.


Enfin, vos exercices ne doivent pas vous prendre toute votre journée.

Nous avons tous des vies bien remplies et trouver tous les jours 30 min à 1h de son temps pour faire ses exercices est parfois bien compliqué.

Mais si par exemple vous avez été opérer de l'épaule, imaginez le nombre de fois que vous devez ouvrir une porte, prendre quelque chose dans une armoire, déplacer des documents sur votre bureau,... Ce sont autant d'occasions de faire vos exercices.

Essayez donc de répartir tous vous exercices sur votre journée afin qu'ils soient le moins chronophage possible.


Conclusion :

La patience est la clef de toute rééducation.

Il est clair que si vous venez de vous faire opérer, la récupération de votre autonomie, le retour au sport et le retour à la compétition va mettre du temps.

Il faudra faire preuve de patience, mais vous avez des moyens d'action pour que cette récupération se passe le mieux possible.

Nous l'avons vu, la pyramide de la récupération reste une bonne base du travail à fournir.

Mais n'oubliez pas que comprendre sa pathologie et se documenter sur l'opération que vous avez subie reste également très important.

Il est également nécessaire de travailler en partenariat avec votre thérapeute, donc de réaliser vos exercices chez vous en vous réservant des phases de repos (cfr pyramide de la récupération).

Quand nous parlons de phase de repos, nous parlons bien de repos propre à la zone opérée. Rien ne vous empêche de continuer à bouger les autres parties de votre corps.


Jonathan Morimont






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