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Ligament croisé, pourquoi les femmes sont-elles plus fragiles ?


La blessure des ligaments croisés antérieurs est une pathologie que nous rencontrons souvent au sein des cabinets de kinésithérapies.

Vous en avez certainement déjà entendu parlé.

De fait, il s'agit d'une des pathologies les plus fréquemment rencontrées dans les stations de ski.

Cependant, cette blessure n'arrive pas que sur les pistes. On la retrouve lors de la pratique de beaucoup de sports (football, basketball, volley-ball, handball,...).

Dans certains cas, elle compromet grandement la suite de la pratique/carrière sportive.

Il semblerait que les femmes soient plus vulnérables à cette pathologie.


Si l'on regarde les statistiques données par les centres médicaux de montagnes françaises, il s'agit essentiellement d'hommes.

La raison d'une telle présence masculine est tant arithmétique que psychologique. En effet, on constate qu'il y a plus d'hommes sur les pistes que de femmes. De plus, les hommes ont tendance à prendre plus de risque que les femmes.

Toutefois, depuis quelques années, on peut constater que l'écart entre les deux sexes diminue petit à petit.


Mais comment se blesse-t-on au niveau du LCA ?

Il existe plusieurs mécanismes possibles pour rompre une ligament corsé antérieur :

- un choc. Un choc suffisamment puissant sur l'avant du genou peut suffire à rompre le LCA.

- une rotation du pied. Si vous retombez après un saut et que votre pied tourne trop vers l'extérieur ou l'intérieur, vous pourriez exercer une contrainte trop importante sur le LCA ce qui le déchirera.



Lorsque que vous rompez votre ligament croisé, vous pouvez sentir votre genou se dérouler en dessous de vous. En général, la douleur est très violente, mais ce n'est pas systématique.

Enfin, certains patients disent avoir entendu un gros "crac". Il est intéressant de noter que ce craquement peut également être entendu par une autre personne à proximité.


C'est donc une particularité du genou.

Cette articulation est très résistante en compression, mais très fragile en torsion ou, lors d'un choc antéropostérieur.


Cependant, cette caractéristique est valable pour les deux sexes, alors pourquoi les femmes seraient-elles plus fragile ?


Un problème d'angle ...

En effet, l'architecture des membres inférieurs ainsi que du bassin n'est pas la même entre les hommes et les femmes.

Premièrement, il s'avère que les femmes ont une laxité ligamentaire plus importante. Beaucoup d'entre elles peuvent avoir une hyper-extension de genou. Ce qui n'est pas le cas chez l'homme.

Il s'avère également que cette hyper-extension est un facteur de risque de rupture du LCA.



Deuxièmement, l'angle être l'axe du fémur et l'axe du tibia (appelé angle Q) est plus important chez les femmes.

Cela se manifeste par le fait que les femmes ont les genoux qui rentrent l'un vers l'autre, on parle d'attitude en valgus, ou de genou en X.

Mais pourquoi ?

En fait, tout vient du bassin.

En effet, les femmes ont un bassin plus large que les hommes. Cela leur est très utile pour permettre d'accueillir un enfant. Mais ce n'est pas sans conséquence. L'inclinaison du fémur vers l'intérieur est donc plus prononcée que chez les hommes. De ce fait-là, la déviation du tibia n'en est que majorée.

En conséquence, leur angle Q est majoré. On constate effectivement que cet angle varie entre 8 et 15 degrés chez les hommes alors qu'il est proche de 20 degrés chez certaines femmes.


Cette morphologie est préjudiciable pour le LCA. En effet, lors de mouvement, ce dernier se rapproche donc de l'espace intercondylien du fémur. Notez que les bords cet espace peuvent être assez tranchant. Un seul faux mouvement peut donc suffire à rompre le LCA.



Troisièmement, la forme et la taille de l'espace intercondylien est un facteur de risque. Il s'agit de l'espace formé par les bords du condyle externe et du condyle interne du genou. Il a la forme d'un "U" inversé, qui peut-être plus ou moins "fermé". Si cet espace est trop petit, le ligament est proche des bords de cette échancrure, ce qui, nous venons de le voir, est dangereux pour le LCA. Et devinez qui possède les espace intercondyliens les plus étroits ? BINGO, les femmes.


Quatrièmement, le ligament croisé antérieure est plus fin et plus court que celui des hommes, il peut donc supporter moins de contraintes.


Cinquièmement, les hommes et les femmes n'ont pas les mêmes forces et les mêmes volumes musculaires. L'ensemble des récepteurs situés dans les muscles, les tendons, les ligaments nous permettent de bouger de la meilleure façon possible sans se blesser. Ils nous permettent de corriger un mouvement alors que nous sommes en train de l'exécuter. Là aussi, on remarque que les hommes contrôlent leur genou grâce à leur quadriceps, plus fort et plus efficace que celui des femmes. Les femmes, quant à elles, absorberont les contraintes grâce à leur système ligamentaire, alors même qu'il est, nous l'avons vu, plus fin et dans des positions plus dangereuses.


Conclusion :

En conclusion, nous avons pu mettre en évidence qu'il y avait une plus grande proportion de rupture du ligament croisé antérieure chez les femmes par rapport aux hommes.

Cela vient d'une plus grande laxité ligamentaire, d'un angle Q plus important, de leur espace intercondylien réduit, du LCA qui est plus faible et plus court et enfin de leur masse musculaire moins importante.

Il est important de constater que sur la majorité des éléments cités, nous n'avons aucun pouvoir.

Le seul élément qui peut-être modifié, amélioré est la force musculaire.

Il est donc important pour les jeunes sportives de suivre un entraînement en force des différents muscles stabilisateurs du genou, ceci afin de diminuer la probabilité d'une lésion du LCA.


Jonathan Morimont



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