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Pour ma blessure, dois-je mettre du chaud ou du froid ?

Dernière mise à jour : 29 juin 2021


Nous avons constaté, au cours de notre pratique en cabinet, que de nombreux patients, nous demandaient si, dans leurs cas, ils devaient mettre du chaud ou du froid.

La question est d'autant plus pertinente, que depuis quelques années de nouvelles études viennent changer la prise en charge classique.


Que faisait-on avant ?

Classiquement, en traumatologie (pathologie survenant après un traumatisme) on appliquait un protocole appelé RICE.

Il s'agit d'un acronyme pour Rest, Ice, Compression, Elevation. Ensemble, ces quatre actions permettaient de diminuer l'inflammation post-traumatique.


REST : on conseillait au patient de se mettre au repos complet pendant un certain laps de temps. Par exemple, après une entorse de cheville, on conseillait au patient de ne plus poser le pied au sol pendant deux semaines, même si l'entorse était bénigne.


ICE : comme son nom l'indique, on conseillait également de mettre le plus de glace possible afin de combattre l'inflammation.


COMPRESSION : On conseillait en plus du repos et de la glace, de comprimer la zone lésée afin d'éviter un œdème important. La compression pouvait se faire avec un bandage ou une attelle bien serrée.


ELEVATION : La dernière étape de ce protocole était l'élévation. En effet, on conseillait au patient d'élever la partie du corps lésé afin de diminuer les effets néfastes de l'inflammation (œdème).


Qu'était-il conseillé par la suite ?

Vous l'aurez compris, depuis le temps, ce protocole a évolué et n'est plus utilisé à ce jour.

En effet, suite à plusieurs modifications, un nouvel acronyme s'est mis en place : POLICE (facile à retenir).

Voici ce qu'il conseillait de faire en cas de traumatisme : `

PROTECTION : Il était conseillé au patient de protéger la structure blessée. On lui conseillait généralement de mettre une attelle afin d'éviter, dans les jours qui suivaient la blessure, de ne pas se re-blesser au même endroit.


OPTIMAL LOADING : Ici, on ne parle plus de repos, mais d'optimal loading (charge optimale). On disait donc au patient, qu'il pouvait continuer ses activités tant qu'il ne ressentait aucune douleur au niveau de sa blessure. Si il avait une entorse de cheville, par exemple, on lui disait que si rouler en vélo ne lui provoquait aucune douleur, il pouvait aller rouler, là où l'ancien protocole ne le permettait pas. Cette façon de faire à permis d'accélérer la récupération des patients.


ICE : on conseillait toujours, comme dans l'ancien protocole, de mettre du froid sur la blessure.


COMPRESSION : il était également conseillé de comprimer la blessure.


ELEVATION : On devait continuer d'élever la zone atteinte.



Il y a plus récent :

Mais ce protocole n'est pas encore le dernier en date.

En effet, récemment, des chercheurs (Dubois et Esculier) ont fait évoluer le modèle. Leur idée était d'adapter le modèle aux nouvelles connaissances dans le domaine de la physiologie musculaire ainsi que des traitements liés aux différentes lésions.

Le nouvel acronyme prend en compte les facteurs physiologiques, mais également bio-psychosociaux tellement important dans le processus de récupération.

Le nouveau mode de conduite est le PEACE & LOVE


PROTECTION : Il faut protéger la structure blessée, mais la mise au repos n'est pas toujours la solution la plus adéquate. En effet, un repos prolongé à tendance à diminuer la qualité de la cicatrisation.


ELEVATION : Ce principe est gardé depuis le départ afin de favoriser une meilleure circulation afin de favoriser l'écoulement du liquide interstitiel hors du tissu.


ANTI-INFLAMMATOIRE : les derniers travaux sur la prise d'anti-inflammatoire semblent indiquer qu'il vaut mieux éviter d'en prendre. En effet, cela a tendance à ralentir la vitesse de cicatrisation.


COMPRESSION : Toujours dans le but de limiter l'œdème.


EDUCATION : Le patient doit participer activement à sa prise en charge. Cela passe par faire les exercices donnés à domicile. Grâce à cela, il sera moins dépendant de son thérapeute.


LOAD : Il f Et oui, on sait maintenant qu'une approche négative, a tendance a un rôle délétère sur la récupération. is également de ne pas aggraver la pathologie.


OPTIMISME : Et oui, on sait maintenant qu'un approche négative, a tendance a un rôle délétère sur la récupération.


VASCULARISATION : par des techniques manuelles du thérapeute, mais aussi par une remise à l'exercice rapidement. Il sera possible d'améliorer la vascularisation de la blessure. Il faudra tout de même veiller à ne pas déclencher de douleur.


EXERCICE : Toujours en respectant le principe de non-douleur, il sera permis de reprendre des exercices très rapidement afin de ne pas perdre en force musculaire, amplitude articulaire, souplesse, ...



Vous l'aurez compris, la glace a été mise de côté dans cette dernière mise à jour.

En effet, il n'y a actuellement pas assez de preuve quant à son efficacité sur le tissu. La glace à un effet anti-inflammatoire et comme nous l'avons vu, leurs utilisations à tendance à ralentir la cicatrisation.


Mais il existe des exceptions :

Nous ferons toutefois certaines exceptions.

De fait, nous conseillons d'utiliser la glace lorsque l'oedème est tellement important qu'il devienne handicapant. Reprenons notre exemple de l'entorse de cheville : si votre cheville gonflement de manière exagérée et que vous n'êtes plus capable de mettre votre chaussure, nous vous conseillerons de mettre, en plus du protocole PEACE & LOVE, de la glace dans le but de diminuer l'œdème. Par la suite, une fois que le gonflement ne vous handicapera plus, vous ne mettrez plus de glace, vous pourriez même mettre de la chaleur. Cette technique a pour but d'augmenter la vascularisation de la zone. Ce qui, nous l'avons vu, à un effet bénéfique sur la blessure.


Une deuxième exception que nous faisons est la récupération du sportif.

En effet, la littérature est encore partagée à ce sujet, pourtant de nombreux sportifs nous décrivent qu'après une séance de cryothérapie, ils se sentent très bien. Ils ont l'impression d'avoir régénéré leur corps. C'est pourquoi, nous conseillons encore à nos sportifs d'inclure dans leur récupération, des séances de cryothérapie. Cette cryothérapie peut se faire par l'immersion dans un bain glacé, ou par Game Ready.


Nous faisons encore une dernière exception. Nous utilisons également la cryothérapie dans les soins post-opératoires.

Nous conseillons en effet à nos patients de mettre de la glace après une opération chirurgicale afin de diminuer le gonflement et la douleur lié à cette opération.

Cela nous permet notamment de pouvoir récupérer un peu plus rapidement les amplitudes articulaires limitées.



Et le chaud dans tout cela ?

La chaleur a une propriété de détente musculaire.

De fait, grâce à l'application de chaleur, on constate au sein du muscle une augmentation de l'arrivée de sang. Cette augmentation de la vascularisation du tissu, aura pour conséquence une diminution du tonus musculaire (relâchement).

Nous conseillons donc la chaleur dans plusieurs cas.

  • Vous sentez une crampe. Votre muscle se contracte de manière douloureuse. Pour relâcher cette crampe, vous devrez la masser, mais également appliquer du chaud. Cela peut se faire à l'aide d'un "Hot pack", d'un coussin en noyau de cerise, du jet de la douche ou d'un bain bien chaud.


  • Vous sentez une tension musculaire. Vous êtes resté dans une position de manière prolongée et maintenant que vous bougez, vous sentez que votre muscle est comme froissé ? Une longue journée de télétravail ? Vous sentirez peut-être des tensions dans votre nuque ? Afin de diminuer ces tensions, nous conseillons à nos patients d'appliquer de la chaleur.


  • Dans certaines lésions musculaires, le chaud peut-être appliqué afin d'accélérer la prise en charge. Nous l'avons vu plus haut, on déconseille les anti-inflammatoires. La chaleur, elle, a un rôle pro-inflammatoire. Dans le cas de lésions musculaires bénigne à modérée, la chaleur en première intention sera un bon réflexe.


  • La chaleur secondera une phase de cryothérapie lors d'un traumatisme important, pour lequel, une première phase de froid sera utile afin de diminuer l'oedème.



En conclusion :

Pour conclure, nous avons vu que la prise en charge des pathologies traumatiques a évoluée avec le temps.

On appliquait d'abord le protocole RICE, puis POLICE enfin, c'est le protocole PEACE&LOVE qui est le plus récent. Ce protocole nous apprends qu'il faut éviter de prendre des anti-inflammatoires, il exclut également la glace par manque de preuve.

Nous, chez PHYSIORIX, appliquons également ce protocole avec quelques exceptions.

En effet, nous conseillons parfois de la cryothérapie à nos patients dans le cas où l'oedème est tel qu'il provoque un handicap fonctionnel. Dans ce cas, la glace va être utile, dans un premier temps afin de diminuer ce gonflement. Nous appliquerons du chaud par la suite.

Nous conseillons également à nos patients de mettre du froid en post-opératoire afin de diminuer les douleurs et le gonflement.

Enfin, nous conseillons également aux sportifs, d'intégrer des séances de cryothérapie dans leur récupération.


La chaleur fait également partie des armes thérapeutiques possible.

Nous l'utilisons dans un but de relâchement musculaire ou pour favoriser une meilleure cicatrisation lors d'une blessure musculaire.

On pourra l'appliquer en première intention lorsqu'il s'agit d'une blessure bénigne. Si jamais la blessure est trop importante, il faudra toutefois privilégier une première phase de cryothérapie avant d'utiliser le chaud.



Jonathan Morimont




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